Sweet Sweetback’s Baadasssss Song

Publié le par Frederic

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La sortie de « Sweet Sweetback’s Baadasssss Song » sur le écrans américains en 1971 a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Du jamais vu. C’est l’histoire d’un noir, issu du ghetto de Watts (d’où sont venues les émeutes de 1965) qui se révolte contre la police corrompue de L.A. En pleine période des mouvements politiques Noirs américains. Le truc qui faisait éclater de rire tout le monde dans la salle, c’est que le noir fout une raclée monumentale aux deux flics blancs. Je connais le public africain au cinéma qui participe au film : commentaires tout le long de la séance, encouragement pour le héros, rires, déception…..les mecs sont dans le film… petit moment de folie... etc… j’imagine le public de Harlem éclater de rire et encourager le héros Noir foutre une raclée aux deux flics blancs sur l’écran. Ce qui ne se voyait jamais au cinéma. Film d’action pas intellectuel du tout. Mais l’auteur a choisi son parti. Ne pas être didactique et emmerder tout le monde avec dans la salle 3 pelés, 4 frisés et 2 tondus ex-taulards. Non il fallait un public. Un vrai !!! Et Melvin Van Peebles l’a eu. Record d’entrées absolu pour un budget dérisoire de 50.000 dollars. Il explose le Box office. Les producteurs d’Hollywood, aveugles, comme pas deux, comprennent qu’il y a un vrai public noir qui en demande. Un public qu’ils avaient négligé. Le film est tellement révolutionnaire qu’il est même recommandé par Huey P Newton aux PANTHERS d’aller le voir.
Culture de la rue, du ghetto, avec des goûts américains, ce qui fait que cela dépasse le cadre de la communauté. Une course intrépide pour échapper à la hargne du LAPD sur une musique funk : basses bien lourdes et suintantes. Musique qui sent le graillon.
Mal filmé, images décalées, floues, effet de flare, contre-jour, zooming abusifs, solarisations…tout ce qu’il ne faut pas faire, mais tout est là pour faire d’un film à petit budget, indépendant et presque expérimental, un film culte au même titre que « Shadows », « Faces » de Cassavetes, de « Permanent Vacation » de Jim Jarmush et bien d’autres comme « The Texas Chainsaw Massacre ».
Premier film de ce qu’on a appelé la « Blaxploitation » acronyme de Black et Exploitation. Phénomène des années 70’. Films faits par des Noirs , avec des Noirs, pour des Noirs et qui finissent quand les « Inrock » « Libé » « Télérama » en parlent, à attirer toute la branchitude parisienne devant le BRADY pour voir et découvrir « Superfly » et la musique de Curtis Mayfield. A prendre au 2nd degré. Pour moi, ce sera le ler : c’est tellement plus vrai et ça n’enlève rien à la tragédie de la situation.
Si on aime voir courir un black en patte d’Eph pendant une heure et demie dans L.A ambiance années 70’, ça vaut le coup !!!!!!

PS : Melvin van Peebles est le père de Mario van Peebles

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